Robe, nez, bouche :
Comment analyser les éléments clés du vin ?


Si le vin ne s’adresse pas qu’aux amateurs éclairés, force est de constater que pour beaucoup, une dégustation peut être intimidante. Gestes, vocabulaire, critères d’appréciation… on se limite souvent à dire qu’un vin est « bon », faute de davantage d’arguments. Pourtant, en suivant quelques principes simples, ce moment peut facilement révéler sa vraie nature, un instant agréable et ludique. Assez d’être perdus dès que l’on vous demande de goûter le vin au restaurant ? Suivez le guide !

Plus encore que la gastronomie, l’œnologie ne peut se limiter à la simple appréciation gustative du vin. Loin d’être une fantaisie, le protocole qui accompagne une dégustation est nécessaire pour analyser avec la vue, l’odorat et le goût, le contenu de votre verre et ainsi apprécier les trois éléments clés d’un vin que sont la robe, le nez et la bouche.


Etape 1 : La robe

la robe

Au delà de la couleur, l’analyse de la robe révèle de nombreuses informations sur le vin que l’on déguste, à commencer par son âge.
Le premier indice, c’est son aspect ! De limpide à légèrement trouble, il permet de savoir si le vin est jeune, ou au contraire s’il a déjà quelques années. Cette première indication visuelle de l’âge est d’ailleurs confirmée par la teinte et les reflets de la robe, qui se révèlent plus ou moins sombres selon le niveau de maturité du vin. Voici un nuancier qui vous permettra d’y voir plus clair, pour chacune des couleurs.

nuancier

Si l'aspect et la teinte permettent de deviner l’âge du vin, l’intensité de la couleur permet quant à elle d’indiquer les cépages et même la maturité des raisins au moment de leur récolte. Il faut un peu de pratique avant de parvenir à les identifier, mais comme dit l’adage, c’est en forgeant que l’on devient forgeron !


Etape 2 : Le nez

Le nez

Si vous espériez pouvoir maintenant porter votre verre à la bouche, il faudra encore patienter quelques instants… Car avant cela, il est important de sentir le vin pour l’apprécier à sa juste valeur ! C’est ce que l’on appelle le nez.

Lorsque l’on parle des sensations olfactives exprimées par un vin, on évalue la puissance des arômes avant de chercher à les identifier précisément. Cette étape se nomme le premier nez. Il est question de sentir le vin sans l’agiter, afin de savoir si le bouquet est puissant ou au contraire discret, mais aussi pour identifier les grandes familles aromatiques présentes comme fruitée, florale ou encore boisée. C’est aussi à ce moment de la dégustation que l’on peut déceler un vin bouchonné.

Après cette première appréciation, vient le second nez. Il s’agit alors d’identifier avec plus de précision la nature des arômes, dont on amplifie l’expression en agitant légèrement le vin pour le mettre contact avec de l’air. Ici inutile de chercher des mots savants, l’idée est d’associer les arômes perçus à son référentiel personnel. On peut donc librement dire qu’un vin révèle des notes de confiture de fruits rouges, de rose ou même de tartines grillées.


Etape 3 : La bouche

la bouche

Dernière étape et non des moindres, l’analyse de la bouche, c’est à dire des arômes révélés lorsque l’on boit le vin.

On commence par examiner les sensations ressentis lors du premier contact avec la langue et que l’on nomme l’ « attaque ». Elles peuvent être plus ou moins sucrées, acides, amères ou salées, l’idée étant surtout d’évaluer l’équilibre entre les différents arômes que l’on amplifie en effectuant un geste intriguant : le grumelage. Celui-ci consiste à aspirer de petites goulées d’air pour mettre le vin en contact avec de l’oxygène. Le secret de sa réussite réside en un principe tout simple : une quantité raisonnable de vin en bouche.

Ensuite, vient l’examen de la consistance du vin, que l’on appelle le « milieu de bouche ». Concentrée sur la texture, cet examen permet de dire si un vin est structuré, rond, soyeux, fin ou encore léger.

Enfin, on évalue la « finale », c’est à dire la persistance des arômes en bouche une fois que le vin en est extrait. L’examen de la finale nécessite de boire ou de cracher délicatement le vin, geste que l’on peut apprendre à maitriser en s’entraînant à la maison avec de l’eau, pourquoi pas lorsque vous vous brossez les dents.

Grâce à ces quelques principes tout simples, vous n’avez plus aucune raison d’être intimidé par une dégustation. Au contraire, vous pourrez profiter de la convivialité qu’offre cette activité en échangeant avec vos proches. Et qui sait ? Peut-être organiserez-vous bientôt vos propres dégustations à la maison ?